– C’est le retour du cadeau du vendredi! Merci et bravo pour votre participation car vous avez été nombreux à donner votre choix et sur une grande diversité d’images! Cependant, l’une d’elles s’est démarqué, en recueillant deux choix, certes, mais un de plus! C’est donc “Le Bois s’envole” de Raphaël, qui fait la une.
Le bois fossilisé
On reste maintenant dans les mêmes tonalités de couleur que la précédente photo, “Rouge et Scabreux”!. Notre photographe Raphaël Charuel s’est une fois de plus rendu sous terre pour réaliser cette image, dans une ancienne mine de fer. Il montre par cette photo, que dans ces milieux souterrains, le bois ne fait jamais long feu! L’humidité y est telle, que la matière ne subsiste guère plus de quelques mois, au mieux quelques années. Dans cette mine, assez rustique par sa technologie d’exploitation, on exploitait la roche rouge, l’hématite, qui a comme propriété de copieusement repeindre de façon indélébile tout matériau ou tissu qui viendrait s’y frotter. Rustique, car son exploitation s’est arrêtée il y a presque 70 ans! Et les tonneaux, eux, sont toujours figés à cet endroit! Mais il ne faut pas se fier aux apparences: le bois, complètement pourri, désagrégé, n’attend qu’on le saisisse pour tomber en miettes. Et parmi nombre de ces tonneaux, il ne reste plus que les cercles métalliques, bien sûr copieusement rouillé. L’image n’est d’ailleurs pas sans faire penser à cette fameuse brouette d’un précédent article! Là aussi, le bois s’envole, donc, les ferrailles restent! Quel beau rapprochement…
Des tonneaux à tout faire
Mais au fait, à quoi servaient bien ces tonneaux et pourquoi sont-il entassés ici? Pas de vin, ni de bière, ni de rhum cette fois. Ces tonneaux étaient utilisés comme contenants disons… universels! Posés sur les chariots, ou les wagonnets, ils constituaient des récipients très pratiques et transportables dans ces étroites galeries où le filon ferreux n’a qu’une puissance (épaisseur exploitable) réduite. Une fois chargés, ils étaient ensuite roulés jusqu’à un puits remontant. Roulés sur leurs chariots bien sûr, mais aussi parfois directement sur le sol, leur forme ronde aidant! D’ailleurs, avez-vous remarqué que certains de ces tonneaux sont encore fermés par un couvercle métallique ? Cela permettait aux ouvriers d’y glisser le crochet d’un treuil, afin de remonter le tonneau par un puits. Et de le redescendre ensuite, accessoirement.
Ce procédé de transport par tonneaux, appelés cuffats, permettait tout de même d’atteindre une certaine cadence, pour une époque où tout le travail était encore fait à la main de l’Homme. D’ailleurs ces cuffats servaient même à faire descendre ou monter le personnel de la mine. Le procédé reste employé dans de nombreuses mines en France dans la première moitié du XXe siècle, et subsistera même jusqu’aux années 1970 pour quelques exploitations familiales.
Si tout ce matériel a été entreposé là, c’est parce que le puits est tout proche. Totalement rebouché, bien sûr, au vu des règlementations de sécurité en vigueur.
Il est toujours assez amusant, en souterrain, d’imaginer le dessus, et à l’inverse en surface, d’imaginer le dessous. Qu’y a-t-il maintenant au dessus du puits remblayé? Une forêt, sinon un jardin? Et dans ce dernier cas, son propriétaire s’imagine-t-il de se qui s’y cache et de l’épreuve du temps qui s’y déroule?
En tous cas, ce qu’on sait, c’est que derrière ces lignes, c’est le week-end qui s’annonce!
Alors bon week-end à tous et à la semaine prochaine!