-Il s’en est fallu de peu, c’est à une voix que Raphaël remporte ce 50e duel du cadeau du vendredi. On enlève les peaux cette semaine, les températures remontent en flèche! Au chaud, récit d’un soir aux conditions météorologiques exceptionnelles!
La neige abondante de cet hiver a permis à Raphaël de s’initier au ski de randonnée, grâce à des amis de son club de spéléo. En ce soir du début du mois de Mars, le ciel grenoblois se découvre lentement, les températures sont basses… Mais ce soir là, la lune est pleine et la météo annonce zéro degré à 1300 mètres dans la nuit (donc chaud!). En clair, un soir idéal! Un coup de fil et c’est parti pour une nuit de ski sur Chamechaude, le toit de la Chartreuse avec ses 2082 mètres. D’ailleurs, on dit la, ou le Chamechaude? Et bien aucun des deux! Un alpiniste bien connu de la région, Pascal Sombardier, raconte dans Trièves, Dévoluy – Les plus belles Randonnées, que l’on va à Rattier, selon l’appellation locale d’une arête escarpée faisant face à la Grande Tête de l’Obiou. Il faudrait alors croire qu’il en serait du même usage pour Chamechaude, on monte à Chamechaude, et non au Chamechaude. Pourtant, son nom a la même racine que le Charmant Som, situé en face, à droite sur la photo. Rappelez-vous, le Chalmenson dont nous parlions à la semaine 47! Ici, le synclinal haut-perché porte donc bien son nom d’élévation rocheuse, et chauve car dépourvu de végétation… Voyez par vous-même! Car non, la montagne n’était quand même pas très chaude ce soir là, balayée par la brise, et éclairée par la Lune. L’accès à son sommet n’est tout de même pas des plus aisés, du fait de sa pente s’accentuant graduellement avec l’altitude, mais également par la présence de barres rocheuses de tous côtés: c’est un synclinal perché!
Cette photo met bien en évidence ce “plateau incliné” dans la partie supérieure de Chamechaude. Pour revenir à notre photo de la semaine, nous sommes situés à l’entrée de ce plateau, dans le couloir dégarni bien visible, au pied d’une roche caractéristique appelée La Folatière.
La vue est imprenable. La prise de vue en panoramique met en évidence les chaînons occidentaux de Chartreuse. De droite à gauche le Charmant Som, la crête de Montfromage (oui, oui), et la Pinéa. Au dessous, à peine visible, la petite aiguille de Quaix, parfois appelée “étron de Gargantua” par certains locaux, pardon pour l’image peu ragoûtante!! Tout au fond, la Grande Sure et les Rochers de Chalves dominent Voiron dont les lumières sont diffusées par un nuage. Le temps clair nous permet de voir le bas-Dauphiné, les lumières de l’aéroport de St Geoirs jusqu’à même ce qui pourraient être des éoliennes dans la région d’Annonay. À gauche, on remarque bien sûr le Néron, qui de là fait pâle figure à côté de ces sommets de plus de 1500 mètres. Dans la cluse, une brume inonde la ville, lui donnant un aspect submergé quand la mer de nuages s’illumine… Allez, on vous la met en grand!
La brume, humidité qui se condense, ne peut s’élever, une couche d’air plus chaud la clouant au sol. Quelques volutes de lumière s’en échappent, ce sont les routes d’Engins et de Saint Nizier. L’oeil aguerri en devinera alors le tremplin olympique de 1968, nous en reparlerons.
Avant de redescendre, on fait une pause histoire de se réchauffer. On enlève alors les peaux des skis afin de mieux glisser dans la descente. Mais surtout pas celles qui nous réchauffent, et qui nous abriteront de la pluie de ce week-end!
Alors bon week-end, et on se retrouve très bientôt!